19/09/2005
Après Forexpo en 2004, les sylviculteurs sont revenus à Mimizan - la Cité du Bois pour y tenir leur assemblée générale 2005 le 15 septembre. Cette 88e édition avait pour thème « Le Bois : ecomatériau n°1 », ou comment promouvoir limage du produit principal des sylviculteurs du Sud Ouest : le pin des Landes. La question de la promotion et de la valorisation du pin des Landes est dailleurs au cur de la vocation de la Cité du Bois, projet phare de développement de la Communauté de Communes de Mimizan.
Dans un contexte économique morose, le Président Bruno Lafon a tenu à réaffirmer les atouts incontestables du bois :
- une matière première naturellement renouvelable,
- une source dénergie et un combustible,
- un acteur de la réduction de lémission de gaz carbonique,
- des applications pertinentes en bois construction, bois décoration, bois emballage etc.
- un isolant thermique et phonique.
Parmi les vux exprimés par les sylviculteurs au cours de cette assemblée : la mise en uvre dune véritable politique de prévention des incendies de forêt, la reconnaissance du Comité interprofessionnel pin maritime en tant quorganisation interprofessionnelle spécifique, enfin que le bois soit officiellement désigné comme léco-matériau n°1, et en tant que tel privilégié dans les appels doffres lancés dans le cadre des marchés publics, et que le décret dapplication favorisant lemploi du bois dans la construction, prévu dans la loi sur lair votée le 30 décembre 1996, soit publié.
Le Professeur Jean-Luc SANDOZ |
La partie conférence de lAssemblée générale a été marquée par lintervention du Professeur Jean-Luc Sandoz, consultant et enseignant à lEcole Polytechnique de Lausanne (Suisse), éminent spécialiste de la mise en uvre du bois et de ses applications. Son intervention, intitulée « Les forêts mondiales à laube du XXIe siècle », a avancé les conclusions suivantes :
La surface forestière mondiale sélève aujourdhui à 3 869 millions dha (soit 30% des terres non immergées), dont 187 millions dha de plantations forestières, soit 4,8% du total.
La déforestation tropicale, causée principalement par lagriculture, représente pour la période 1990-2000 une perte de 12,3 millions dha/an. Cette perte est en partie compensée par la croissance de la superficie forestière dans les zones non tropicales (2,9 millions dha/an). On observe dailleurs sur cette même période 1990-2000 une véritable explosion des surfaces plantées (17,8 millions dha en 1980, 43,6 millions dha en 1990, 187 millions dha en 2000) sans doute le début des effets des décisions prises à Kyoto en 1997.
Avec 4,8% de surface, les plantations forestières ont fourni en 2000 pour environ 30% des besoins de la planète en bois rond ; elles devraient en fournir 44% en 2020.
On constate que la déforestation, entre 1990 et 2000, sest ralentie et a atteint léquilibre à la fin du XXe siècle. On peut sattendre à ce que les forêts naturelles, et plus spécifiquement les forêts tropicales, continuent à reculer, sauf à fermer des réserves de forêts primaires, ou bien à mettre en place une exploitation sélective respectant léquilibre de la forêt. Par contre, au niveau mondial, il est probable que lon observe dès les prochaines années 10 à 40 millions dha de croissance forestière. Ce phénomène, souhaité et justifié au niveau écologique (en regard de la puissance du secteur forestier comme puits de carbone), nen produira pas moins un choc extrême de lorganisation structurelle de la filière forêt-bois dans le monde. En effet lexcédent de produits forestiers fera encore baisser les cours de référence, poursuivant la baisse des prix de la matière première bois, observée depuis le début des années 80.
En conclusion, non seulement le XXIe siècle ne manquera pas de bois, mais il est même urgent de prendre des décisions stratégiques pour une valorisation appropriée de ces surplus de produits forestiers. Traduction économique : se préparer à gagner des parts de marché sur les secteurs où le bois est providentiel pour éviter la consommation de produits fortement énergivores, et adapter les outils de transformation. On peut penser notamment à la substitution par le bois des produits pétroliers, gaz et charbon dans le secteur bois énergie et la substitution partielle par le bois des produits métal, ciment, aluminium, plastique dans les secteurs construction et emballage, sur les produits où cette alternative est techniquement possible.
Lintervention de M.Sandoz, parfaitement inscrite dans le thème « le bois, éco-matériau n°1 », est venue renforcer encore les convictions de lassemblée sur lavenir du bois et donc de la forêt cultivée.
Les autres articles de Septembre 2005 :
Mon compte