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Pays Landes Nature Côte d'Argent : un volet forestier dans la charte de Pays

18/11/2004
La charte adoptée par le Pays Landes Nature Côte d'Argent (constitué des Communauté de communes des Grands Lacs, de Mimizan et de Castets, et des communes de Lüe et de Mézos) consacre une place importante à la filière bois-forêt-papier, fondamentale dans le paysage de l'ensemble de son territoire. Plus qu'un "volet forestier", la filière est un véritable "fil vert" qui traverse la quasi-totalité des questions abordées dans la charte.

Vue satellite du paysDès sa création en 2003, le Pays Landes Nature Côte d'Argent, avec l'aide d'un cabinet consultant, a entrepris d'établir le diagnostic du territoire, première étape de l'élaboration de la Charte de Pays. Ce document d'orientation obligatoire est défini par la loi d'orientation du 25 juin 1999 : "Les communes et leurs groupements élaborent une charte de pays en prenant en compte les dynamiques locales déjà organisées et porteuses de projets de développement. Cette charte exprime le projet de développement durable du territoire". Rappelons que les pays sont initialement des espaces de concertation et de programmation qui permettent aux territoires de se regrouper autour de problèmes communs pour mettre en œuvre des solutions communes. Le pays LNCA (Landes Nature Côte d'Argent) présente une particularité qui en fait un terreau favorable à la mise en œuvre d'actions communes : son homogénéité. Il est en effet le territoire le plus cohérent du département, avec 85% de couverture forestière, et 70km de côte, soit 2/3 du littoral landais.

Un travail en profondeur a d'abord été mené, dès avril 2003, pour établir le diagnostic du territoire. Trois commissions constituées d'élus et d'acteurs locaux ont approfondi les questions de :
1. L'habitat, l'espace, l'environnement
2. L'économie, le tourisme
3. Le patrimoine, la culture, les loisirs, les services
Il est très vite apparu que la filière bois-forêt-papier était un thème omniprésent et que chacune des commissions aurait à s'exprimer sur l'un ou l'autre de ses aspects. Par exemple, la réflexion sur l'habitat soulevait la question de l'interface forêt/habitat, des conflits d'usage issus de la multi-fonctionnalité, et l'idée de la création de zones tampons entre les habitations et les secteurs d'exploitation forestière a pu faire l'objet d'un débat. La deuxième commission était bien entendu directement liée à la question de la forêt en tant que secteur économique et cadre de l'activité touristique. Précisons que le double profil littoral et forêt cultivée du Pays LNCA représente une spécificité rare en France. L'échelle du Pays semble la plus pertinente pour mener la réflexion globale indispensable pour préserver cet atout. Les débats ont également fait émerger l'inquiétude des élus face au risque de recul du pin des Landes sur le marché des produits bois. Ainsi la charte, par sa formulation, souhaite-t-elle privilégier et favoriser l'emploi du pin des Landes dans la construction, bois qui fait l'objet d'une certification PEFC (produit issu d'une forêt gérée durablement), répondant ainsi au cahier des charges rigoureux de la démarche HQE (haute qualité environnementale). Quant à la troisième commission, elle s'est attachée à la forêt en tant que patrimoine et espace de traditions à valoriser.
Filière Bois : établissements de plus de 40 salariésAborder globalement le sujet de la filière bois conduit inévitablement à dépasser le cadre d'action du Pays. Mais pour Gille TESTUD, chargé de mission au Pays LNCA, il est important d'avoir ce genre de débat et d'essayer d'y apporter des réponses, quitte à servir de relais d'informations auprès d'autres institutions. Ainsi la charte distingue-t-elle nettement le programme d'actions lui-même et les perspectives de travail qui n'en font pas partie, telle que la question du trait de côte, mais qui néanmoins ouvrent des pistes de travail futures.

Après six mois de travail de diagnostic, les idées qui ont émergé du débat ont permis de structurer la charte de pays en quatre axes :
1. Harmoniser les espaces : créer des outils d'urbanisation communs,
2. Renforcer les solidarités,
3. Maintenir le niveau de développement : exploitation économique et touristique de la forêt,
4. Débat sur le trait de côte et la ressource en eau.

Dans la charte, la forêt est présente partout de manière transversale. Le choix a été fait de décloisonner la réflexion sur la forêt pour en couvrir tous les aspects, et ainsi l'aborder de manière complète. Dans la forme cependant, le fil vert apparaît clairement, la transversalité est matérialisée. D'ailleurs l'opération majeure du contrat de Pays concerne la filière, puisqu'il s'agit de la Cité du bois de Mimizan (espace de découverte pour la valorisation et la promotion de l'emploi du bois, destiné au grand public et aux professionnels), dont les premiers travaux sont prévus pour décembre 2007.

Charte de pays ou charte forestière ?
L'article L.12 de la loi n°2001-602 du 9 juillet 2001 d'orientation sur la forêt a apporté une innovation à la politique forestière en prévoyant la mise en œuvre de chartes forestières de territoire, élaborées à l'initiative des acteurs locaux, notamment des élus. Cette démarche contractuelle vise à permettre la rencontre entre des propriétaires forestiers, publics ou privés, qui offrent des services, et des demandeurs motivés par un ou plusieurs de ces services, voire par l'avenir global d'un territoire forestier. Compte tenu de la diversité des problématiques et des situations locales, la charte est un concept souple, pouvant conduire à l'introduction d'un volet forestier dans des chartes et contrats existants : par exemple un contrat de pays. Sans préjudice des prérogatives réglementaires de l'Etat, les acteurs locaux peuvent donc élaborer dans la concertation des chartes forestières de territoire, portant sur un territoire identifié a priori pertinent vis-à-vis d'une ou de plusieurs problématiques selon la logique suivante : une problématique, des acteurs, un territoire.

Médoc : un exemple de charte forestière
Le Syndicat mixte Pays Médoc a fait le choix d'établir une charte forestière et de l'intégrer dans son contrat de pays, en annexe de la charte du territoire. Le Médoc ayant été très touché par la tempête de 1999 (60% de forêt utile détruite), une démarche de réflexion sur l'avenir de la filière était inévitable. Un travail a donc été engagé avec les professionnels dans le cadre d'une cellule locale : Syndicat des sylviculteurs, GPF, CRPF, Communes forestières, CIBA, FIBA, ONF, CAFSA, exploitants forestiers. A partir du fil directeur de la replantation d'une forêt de production, des actions collectives ont été définies autour de la reconstitution du massif, de la restructuration foncière forestière et de l'encouragement au développement de l'industrie. Le volet forestier constitue donc une charte à part entière, puisque présenté lui aussi sous la forme diagnostic / axes de développement / volet opérationnel.

Pour plus d'informations : http://www.pays-cote-argent.net (Lien externe)


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