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Vente de bois et cubage : un après-midi à thème au GPF Grande Lande et Pays de Born

12/07/2004
Le GPF Grande Lande et Pays de Born, présidé par Mlle Sophie GASTON, s'est réuni le 23 juin dernier à Saint Paul en Born (40) pour un "après-midi à thème" portant sur le cours du bois et les méthodes de cubage. Le concept de l'après-midi à thème est né d'un constat : les Assemblées générales ne laissent que rarement le temps d'aborder un sujet précis intéressant pourtant l'ensemble des membres. Ces réunions, auxquelles participent des intervenants spécialisés, devraient y apporter des éléments de réponse. Pour ce premier "après-midi", des interventions de qualité et riches d'informations se sont succédées devant une assistance nombreuse et attentive. Des éléments généraux sur la conjoncture du bois, puis des conseils sur la vente des bois ont précédé une réflexion sur les méthodes de cubage, avec l'évocation d'un projet de charte au GPF Sud Gironde.

Une conjoncture moins mauvaise que prévu pour les producteurs
Premier temps, l'intervention de M. Sébastien Drouineau, ingénieur au CRPF Aquitaine (Centre régional de la propriété forestière) qui a commencé par donner des éléments de repère sur les marchés du bois et leurs principaux flux au niveau international. Trois paramètres donnent en effet toute son importance à une vision mondialisée de ces marchés : l'impact du taux de change, la hausse du prix du fret (qui a été multiplié par 4 entre 2002 et 2003 !) et l'émergence de concurrents nouveaux. Paramètres auxquels il faut ajouter deux facteurs récents : la concurrence inter-matériaux, et le surgissement du questionnement environnementaliste (lié à la question de la certification).
L'exposé s'est ensuite poursuivi par des éléments de conjoncture portant plus précisément sur le pin maritime. Les ventes ONF de ce début d'année témoignent d'un redémarrage de la demande en bois d'éclaircie, après une période où cette pratique était menacée parce que ces bois ne trouvaient pas preneurs (présence abondante de chablis et stockages sous aspersion suite à la tempête de 1999). Quant au cours du bois, les nouvelles sont plutôt bonnes puisque, après une légère baisse à l'automne 2003, il a retrouvé au printemps un niveau comparable à celui du printemps 2003. Une forte demande donc, qui n'est pas indépendante de la présence espagnole sur les marchés (ils sont particulièrement positionnés sur les gros bois, mieux valorisés en Espagne qu'en France).

Un lien étroit entre l'état de santé de la transformation locale et le marché de la vente de bois
Cependant la mauvaise pente que subissent les industries de transformation du massif landais est un facteur d'inquiétude pour les propriétaires. A court et moyen terme, la question du cours du bois se pose. A plus long terme, si la capacité de transformation locale s'affaiblit, le risque est gros de devenir dépendants des rythmes d'acheteurs éloignés avec lesquels il deviendra difficile de négocier. C'est ce qui s'est passé dans les Pyrénées Atlantiques, où les scieries ont disparu, laissant les propriétaires dépendants de la gestion des acheteurs espagnols ; mais aussi pour le bois de peuplier : là aussi, une partie des entreprises de transformation sont situées en Italie et en Espagne.

La certification, un positionnement stratégique
Pour les propriétaires, la certification peut constituer un positionnement stratégique en contribuant à rétablir l'équilibre de l'offre et la demande. Rappelons qu'en Espagne, même si 20 000 hectares vont être prochainement certifiés d'un coup, certains acheteurs locaux se déplacent jusqu'en Aquitaine à la recherche de bois certifié. Même provisoire, ce peut être une bonne motivation pour les sylviculteurs à entrer dans un processus de certification.
Les différentes données ci-dessus, ainsi que les résultats des ventes ONF sont disponibles sur le site du CRPF Aquitaine www.crpfaquitaine.fr, rubrique "Actualités".

Vente de bois : prudence et connaissance du peuplement de rigueur
L'intervention de M. Jean-Marc BILLAC, conseiller forestier du GPF Grande Lande et Pays de Born, a rappelé aux propriétaires et sylviculteurs présents quelques règles à respecter lors d'une vente de bois. Il est notamment essentiel d'avoir une connaissance de son peuplement la plus fine possible : longueur, tolérance, diamètre, nombre de couronnes par bille. Ces informations doivent apparaître sur un contrat de vente à l'unité de produit.
Par ailleurs il n'est pas conseillé de se contenter du prix au m3 : il faut être certain que la méthode de cubage est la même, et qu'acheteur et vendeur parlent bien de la même chose. Si le propriétaire ne réalise pas lui-même son cubage, il vaut mieux confier l'estimation à un expert, et non à l'acheteur.

La projection d'un film réalisé en 2003 par FOGEFOR Sud Ouest et le Syndicat des sylviculteurs du Sud Ouest, et qui est utilisé pour la formation à la gestion forestière à la Maison de la forêt a permis d'entendre des professionnels, notamment de la transformation, s'exprimer sur le triage et la qualité du bois. Signalons en particulier les propos de M. Jean-Noël DEBENNE, conseiller forestier du GPF Sud Gironde, au sujet de l'importance de faire une appellation pin maritime et de la tirer vers le haut pour pouvoir faire face à la concurrence.

Un projet de charte de cubage au GPF Sud Gironde
C'est le même Jean-Noël DEBENNE, présent lors de la réunion du 23 juin, qui a présenté une expérience initiée par le GPF Sud Gironde pour y voir plus clair en matière de cubage. Le fait que le barème utilisé par l'ONF ne soit pas le même que celui qu'utilisent les sylviculteurs (barème de Lapasse) constitue déjà un facteur de confusion. A partir de réflexions approfondies sur cette question, à l'initiative du GPF Sud Gironde, la branche forestière de la Caisse des dépôts et consignations, la Compagnie forestière du Sud Ouest (EXPERTS), la CAFSA et le Syndicat des sylviculteurs ont élaboré un projet de charte de cubage. Son principe, et son objectif, est de décrire très précisément la procédure de cubage, de manière à ce que les signataires puissent avoir l'assurance d'arriver au même résultat. Avec à plus long terme l'ambition d'harmoniser la mise en marché du bois sur pied par une estimation fiable de la valeur et de la qualité des lots. Et pas seulement dans le Sud Gironde : elle pourrait en effet devenir un document de référence pour d'autres signataires du massif.
Sur ce projet de charte de cubage, voir aussi l'article de Mediaforest d'octobre 2000 Charte et mallette de cubage : pour une approche commune et normalisée.


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