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Découvrir la filière bois : des visites sur le terrain pour tout savoir !

01/11/2001
Une semaine pour découvrir ou approfondir ses connaissances sur le filière bois, c'est l'objectif que s'est fixé le Lycée Claude Mercier de Mayet de Montagne (Allier). Une classe de 19 étudiants en BTA Travaux Forestiers a bloqué un planning sur mesure, établi par Katia Galy, responsable des visites forêt-bois de l'Office de Tourisme de Mimizan (Landes).

Du 5 au 9 novembre, les étudiants veront ainsi :
- la sylviculture du pin maritime avec un technicien du Centre Régional de la Propriété Forestière,
- la phyto-pathologie du pin avec un technicien du CPFA (Centre de Productivité et d'Action Forestière d'Aquitaine)
- la Dune et forêt littorales (intervenant de l'Office National des Forêts)
- l'industrie de la pâte à papier (Papeteries de Gascogne)
- la transformation du pin maritime (fabrication du lambris, société FP Bois)
- la protection de la forêt contre les incendies (intervention de l'Union landaise de DFCI et visite du musée du feu de Luxey)
De quoi à balayer une partie des activités et des fonctions de la forêt, écologique, économique et sociétale.

"Ce que nous avons trouvé extrêment intéressant, c'est la formule de package à la carte", explique madame Bezert, professeur au Lycée Forestier. "L'hébergement est prévu, nous sommes pris en charge par un accompagnateur sur chaque visite, le tout dans un cadre exceptionnel. C'est important de pouvoir amener les élèves sur le terrain car ils y seront confrontés quotidiennement dans leur métier."

Mardi 6 novembre, 14h00, Salle Carrère à Pontenx-les-forges.
Les étudiants ont rendez-vous avec la phytopathologie du pin. Un mot savant pour désigner l'étude des maladies des plantes et en l'occurence d'une plantation de pin maritime.

M. Billac, technicien au CPFA, connaît bien le sujet pour y être confronté régulièrement sur le terrain lorsqu'un propriétaire forestier l'appelle à la rescousse. "Rien n'est plus complexe que d'établir un diagnostic sur les causes de dépérissement d'un arbre. Bien souvent, il y a une combinaison de plusieurs facteurs. Aussi je vais m'efforcer au cours de ces 2h30 de vous donner quelques repères. Je pense qu'il est important de commencer par une présentation visuelle afin de bien observer et mémoriser les aspects que peuvent prendre les maladies. Après c'est une question de terrain et d'expérience, nous irons donc sur des parcelles d'observation."

C'est ainsi qu'à l'aide de diapositives, sont passés en revue les champignons, les insectes et autres ravageurs.

Les champignons pathogènes : ce qu'il faut retenir
- l'armillaire (armillaria obscura) : une maladie en pleine expansion, le fléau numéro un.
Il s'agit d'un pourridier racinaire qui se retrouve sur les racines, sur le collet et sur le tronc dans la limite de 2 mètres de hauteur. Un éclaircissement de la totalité du feuillage apparaît, puis la teinte vire au brun foncé. La fructification se fait entre les écorces. Son aspect s'apparente à une peau de chamois de couleur blanche, il s'agit de mycélium. Il suffit de faire une fente au pied du tronc pour se rendre compte de la présence de ce champignon. La propagation se fait essentiellement par l'intermédiaire des rhizomorphes souterrains, par contact entre les racines ; c'est un des agents responsables de la maladie du rond. Ce champignon attaque non seulement les arbres âgés, mais de plus en plus les jeunes semis vigoureux dès l'âge de 2 ans. Il n'existe pas de moyens de lutte véritable, les principales mesures qui sont prises consistent à creuser un fossé d'environ 1 mètre de profondeur tout autour de la zone infectée. Lorsque le phénomène se retrouve dispersé sur une parcelle cela pose problème.

- le fomès (fomes annosus) : deuxième agent de la maladie du rond
Responsable de la pourriture du coeur pour l'épicéa et le sapin, il n'entraîne que la mortalité du pin maritime qui reste exploitable. Sa caractéristique est de bloquer la sève. Le champignon se développe dans le sol ; ses attaques se manifestent surtout sur les racines, les souches, et la base du tronc. La propagation se fait par contact entre les racines et également par spore. Les dégâts se manifestent sur de jeunes arbres, mais aussi sur des arbres âgés. Dans le sud-ouest de la France, les attaques sont surtout relevées sur les pins de 15 à 25 ans. La contamination se faisant souvent par la voie mycélienne, la maladie est limitée en isolant la plage contaminée par des fossés étroits à parois verticale. Par la suite, il faudra détruire les arbres compris dans cette enceinte, et traiter les souches avec une solution à base d'urée ou de bore pour les rendre moins réceptives au champignon.
A noter que l'INRA a mené des études sur des solutions alternatives qui consistent à développer des champignons adventices, qui concurrencent le fomès et ainsi limite son développement.
On peut retrouver à la fois de l'armillaire et du fomès sur une même parcelle. Un autre agent de la maladie du rond, beaucoup moins connu est le rhizina.

- la tramette du pin : on le retrouve plus haut sur le fut de l'arbre. Il entraine sa pourriture et s'attaque aux pins de plus de 50 ans. Il constitue un bon indicateur pour effectuer une coupe rase. Il ne tue pas l'arbre mais altère les qualités techniques du bois, rougissement et moindre dureré, ce qui le rend impropre aux usages nobles.



Les insectes :

- Le scolyte : le plus virulent et le plus petit
Il s'agit d'un coléoptère sous-cortical, et d'un parasite dit primaire, qui s'attaque à l'arbre quel que soit son état de départ.
Il pratique un trou de 2mm environ avec pour conséquence une "praline" de résine visible sur l'écorce. Il se nourrit du liber (couche tendre et nutritive située entre l'écorce et le bois) et creuse des galeries sous-corticales. Il s'installe généralement sur les tas de bois issus d'une coupe. Il ne lui faut que 4 à 5 semaines pour pondre, se développer et se déplacer au plus près sur un autre lieu d'implantation adéquat.
Visuellement, si on observe que les aiguilles roussissent, cela signifie que l'arbre est déjà mort depuis 2 mois.

Avec la tempête de décembre 1999, les tas de bois stockés se sont multipliés. C'est pourquoi il a fallu les traiter préventivement à l'été 2000, et encore cette année, où l'on a observé des infestation sérieuses en Médoc et dans le sud Gironde.

- les chenilles processionnaires
La chenille processionnaire est un insecte appartenant à l'ordre des lépidoptères. Cette chenille est la forme larvaire d'un papillon nocturne. Elle étend ses ravages sur les forêts de Pin et de cèdres de tous les pays méditerranéens.
Le sud de la France et les zones atlantiques sont les plus touchés. Son cycle biologique est annuel. De plus, les populations de processionnaires subissent des fluctuations importantes et assez régulières s'étalant sur plusieurs années. La processionnaire du Pin se caractérise par son comportement grégaire et par la formation de nids soyeux dans la partie haute et éclairée des arbres. L'activité des chenilles, l'alimentation et la confection du nid sont nocturnes.
Les adultes, papillons nocturnes, émergent au cours de l'été, de fin juin à mi-août. Pour pondre les femelles parcourent quelques kilomètres à la recherche d'un hôte qui leur convienne.
Le développement larvaire complet, qui dure entre 4 et 8 mois, s'effectue en cinq stades. A la fin du cinquième stade, les chenilles quittent l'arbre en procession et cherchent un endroit au sol suffisamment chaud et meuble pour s'enfouir et se symphoser. Les chrysalides peuvent subir un repos prolongé d'un an, qui permettra aux adultes de sortir aux dates optimales sous forme de papillon.
Les chenilles consomment les aiguilles de Pins. Une défoliation, même totale de l'arbre, ne provoque pas la mortalité des arbres atteints, mais en ralentit la croissance.
La lutte ne permet pas d'éviter une nouvelle pullulation, mais elle protège les peuplements les plus sensibles. Elle se fait à l'aide de produits insecticides répandus par hélicoptère.

- la pyrale du tronc (Dioryctria sylvestrella)
Le dioryctria est un lépidoptère. Les chenilles vivent aux dépens des Pins maritimes.
Le cycle du ravageur est annuel en Aquitaine. La ponte tardive s'étale jusqu'au début du mois de septembre. Les chenilles hivernent à des stades plus ou moins âgés, reprennent leur développement au printemps suivant et se nymphosent au début de l'été. Les papillons volent à partir de la fin juillet.
La chenille se comporte en ravageur primaire en s'attaquant à des sujets bien venants dès qu'ils présentent des blessures (gélivure, blessures d'insectes, plaie d'élagage ou de marquage).
Les écoulements de résine importants dus aux galeries affaiblissent les sujets atteints et les prédisposent à l'attaque de ravageurs secondaires. Les arbres meurent ou cassent sous l'action du vent.
Actuellement, aucune méthode de lutte n'est applicable contre ce ravageur. L'élimination de sujets atteints reste encore le seul traitement possible.

- les charaçons du pin : pissode et hylobe

Le petit charançon des pins ou pissode (Pissodes notatus)
Le pissode est un insecte appartenant à l'ordre des coléoptères. L'adulte, qui peut vivre plus d'une année, est un charançon de 7 à 8 mm de long. Il est difficilement visible sur les arbres.
La femelle pond au printemps et à l'automne au fond de petites cavités creusées dans l'écorce, les rameaux et le tronc.
Les larves issues de ces pontes se nourrissent du liber. Ces larves sont présentes toute l'année. Celles qui proviennent des pontes précoces (avril - mai) donneront des adultes dès le mois de juin. Les larves de seconde génération hiverneront dans le bois.
Les dégâts sont dus aux morsures nutritionnelles des adultes et aux galeries larvaires.
La lutte consiste à pratiquer une bonne sylviculture afin d'avoir des arbres sains et vigoureux, à éliminer les arbres dépérissant, et à vidanger rapidement les bois abattus.
Une lutte chimique peut être envisagée sur des jeunes peuplements avant la ponte lors de l'émergence des adultes.

Le grand charançon du pin ou hylobe (Hylobius abietis) Ce coléoptère vit sur tous les peuplements. Il mesure environ 7 à 15 mm de long.
A la fin du printemps et au début de l'été, les femelles déposent leurs œufs isolément sous l'écorce des grosses racines des souches fraîches des arbres récemment exploités. Les larves se nourrissent du liber et la nymphose a lieu généralement en été.
C'est essentiellement sur l'écorce que se manifestent les dégâts dus à l'adulte. Ce sont des morsures alimentaires pouvant aller jusqu'à une décortication annulaire totale sur jeunes branches ou jeunes troncs.
La lutte s'effectue à l'aide de produits chimiques pulvérisés sur le tronc de l'arbre.

Les autres ravageurs

Parmi ceux-ci, on peut cîter les chevreuils qui par l'abroutissement des jeunes pouces, entraînent la déformation du départ des cimes et occasionnent des fourches.
Les incendies restent un des fléaux contre lequel le massif landais fait preuve d'une exemplarité en matière de prévention et de lutte active.
Des conditions climatiques exceptionnelles comme le gel, la sécheresse ou la grêle, consituent des stress importants pour les plantations, qui ont des répercussions à terme. En 1985, les températures dépassaient les -20°C sur le massif landais : 70 000 hectares de pin maritime ont fait l'objet d'une coupe rase. Des battances de nappes importantes peuvent affaiblir un peuplement, et rendre propice les infestations parasitaires…

Pour conclure la présentation, M. Billac a rappelé l'importance primordiale de l'observation. Et d'enchaîner sur les visites en forêt pour matérialiser la longue liste des maladies et autres ravageurs du pin maritime.

Pour tout renseignement concernant les visites bois, contactez : Service Visites Forêt - 38, avenue Maurice Martin - 40 200 Mimizan - France
tél. 05 58 09 91 20 - fax 05 58 09 40 31 -
contact@visites-bois.com

Pour plus d'informations : /visites-foret-bois.html (Lien externe)


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