Actualités

Bilan tempête en Aquitaine : 1 an après !

01/11/2000
Le "Plan d'urgence pour la Forêt d'Aquitaine" a été défini le 4 février 2000 par le CIBA, il proposait d'augmenter les cadences d'exploitation des usines et de stocker et d’exporter un maximum de bois. Il insistait également sur le fait qu'il faudrait envisager des solutions nouvelles car le bilan prévisionnel des actions proposées conduisait à la fin 2000 à 8 millions de m3 toujours non exploités dans les forêts. C'est ce qui a fait dire, dès Février 2000 à l'interprofession que "toutes les solutions ne sauraient être aux mains des professionnels".

Bilan provisoire

L'analyse de la situation fin octobre et son extrapolation à fin décembre, traduit à la fois l'importance des efforts accomplis pour évacuer les chablis (bois à terre) et l'ampleur des opérations qui restent à finaliser. Ces efforts ont été largement soutenus par l’Etat et les collectivités locales.

Les actions des professionnels en 2000

Sachant qu’il a fallu réouvrir des milliers de kilomètres de pistes de janvier à mars, l’estimation de l’exploitation de chablis sur l'année 2000 est la suivante : 12 à 12,5 millions de m3(*) seront exploités (exploitation moyenne des trois dernières années : 8,5 millions) dont :
- Consommation de l’outil industriel Aquitain : 1 million de m3 supplémentaires.
- Stockage par voie humide : une quinzaine de projets financés pour 1,2 million de m3 stockés dont les deux parcs les plus importants de France (CAFSA Mimizan, 300 000 tonnes et SMURFIT Carcans, 300 000 tonnes).
- Export : environ 1,5 million de m3 seront exportés en 2000 (dont 500 000 m3 par voie maritime), principalement en Espagne et au Portugal.

(*) l’exploitation de 3,5 à 4 millions de m3 supplémentaires représente en logistique l'équivalent de 140 000 à 160 000 camions.

Une situation très contrastée suivant les zones

Les zones pratiquement indemnes : Sud de l’Aquitaine
Les sylviculteurs avaient cessé toute coupe de bois. Les industriels, avec l’appui des aides publiques, sont remontés dans le nord pour exploiter les chablis.

Les zones moyennement sinistrées : Lot et Garonne, Nord-Landes, Sud-Gironde Dans ces zones, sauf quelques poches , les chablis ont été exploités à hauteur de 60 à 80%. De nombreux sites industriels y sont implantés, ils devraient permettre de résorber la plupart des chablis dans le courant de l’année 2001.

Les zones hautement sinistrées : Dordogne, Nord-Gironde, Médoc.
Dans ces zones, les chablis ont été exploités à hauteur de 20 à 30%. Pour le Médoc, il subsistera fin 2000, de 6 à 8 millions de m3 non exploités.

La crise évolue

Beaucoup de secteurs de la filière doivent conserver leur marchés traditionnels (ex : parquets, lambris). La qualité d’une partie des chablis ne permet plus d’y répondre : l’industrie a commencé à exploiter parallèlement des bois sur pied.

Les accords obtenus sur les barèmes de travaux « nettoyage et reboisement » permettront aux sylviculteurs, dans les parties où les chablis ont été exploités, de commencer la remise en état de leurs parcelles.
La situation des zones ultra sinistrées (Médoc notamment) appelle des mesures nouvelles.

La stratégie 2000

Les Recommandations
Le plan d’urgence prévoyait l’exploitation en 2001 de 3 millions de m3 de chablis, il faut viser un objectif de 4 millions par un effort particulier sur l’exportation et sur le stockage.
L’interprofession souligne la nécessité de conserver les marchés traditionnels et par conséquent les besoins en bois sur pied pour les industriels concernés. L’exploitation des bois sur pied, sur la base des prix et des spécifications observées avant la tempête, doit être coordonnée de la manière suivante :
1. Surseoir aux coupes d’éclaircie, pour ne pas saturer le marché des bois de trituration.
2. Choisir en priorité l’exploitation des bois sur pied dans les parcelles sinistrées (coupes de régularisation).
3. Dans les zones indemnes, exploiter de façon ciblée des bois sur pied.
En effet les coupes de régularisation ne suffiront pas à approvisionner les marchés nécessitant des bois sains. Il sera donc nécessaire de cibler l’exploitation, notamment dans les Landes, de bois de qualité dont l’utilisation ne rentre pas en concurrence avec l’exploitation des chablis.

Synthèse

- Continuer de valoriser au maximum les bois chablis par un tri des billons en fonction de la qualité. Etudier rapidement les utilisations alternatives des bois chablis (bois énergie, valorisation des déchets, bois béton, etc…) en évitant de développer des concurrences intra-filière.

- Proposer aux autorités publiques un plan spécial « zones hautement sinistrées » (Médoc, Nord-Gironde et Dordogne) qui s’étalera sur les années 2001, 2002, voire 2003. Cela nécessitera de la part des pouvoirs publics et des collectivités un effort financier particulier. Ce Plan sera proposé par l’interprofession fin décembre.

La crise n’est pas finie, il y aura plus de 100 000 ha de forêt à reboiser mais il faut prioritairement traiter tous les chablis exploitables. Cela ne doit pas occulter la réflexion scientifique pour le démarrage d’une première phase de reconstitution du massif dans les zones déjà exploitées.

Source : Communiqué de Presse du 7 Novembre 2000 du Comité de pilotage tempête : Syndicat des Sylviculteurs du Sud-Ouest, Fédération des Industries du Bois d'Aquitaine, Interbois Périgord, Office National des Forêts, Coopérative agricole et Forestière du Sud Atlantique.
Contact : Stéphane Latour - Délégué Régional CIBA - tél. 05 56 52 84 50 - Fax : 05 56 51 69 12 - ciba@bordeaux-france.com


Les autres articles de Novembre 2000 :


Consulter les archives

Imprimer

Mon compte

Mot de passe oublié ?

Pas encore de compte ?

© www.mediaforest.net - Communaute de Communes de Mimizan - 1997/2019 - CNIL n°542244
Site de la Communaute de Communes de Mimizan